Si j’ai passé un mois en Chine, je n’ai pas, pour des raisons familiales, pu visiter beaucoup d’endroits différents. Mes anecdotes sont donc à prendre telles quelles, ce sont des impressions qui ne reflètent pas forcément la réalité du pays…
Pour ce qui est de passé à table, la France est probablement le pays de l’organisation, de l’hygiène est du service (celui en livrée), mais sûrement pas celui de la gastronomie. On mange ici trois repas par jour, un petit déjeuner et un déjeuner copieux puis un dîner un peu plus léger. Il n’y a pas de menu particulier pour le petit déjeuner : comme pour les autres repas, on y mange des plats à base de viande et de légume. Je ne pourrais pas être plus précis sur le volume de ces trois repas, car on en saute toujours un. Comme le déjeuner est normalement tôt et qu’on n’est pas debout aux aurores, on commence souvent par celui-là…
Un repas chinois n’est pas une succession de plat avec une entrée, un plat de consistance et un dessert. Au contraire, chaque convive s’arme d’une paire de baguettes et d’un bol de riz et tous les plats sont mis sur la table en même temps. La variété de ceux-ci est extraordinaire, aussi bien en contenu qu’en préparation. Il y aura sur la table pêle-mêle des poissons, des viandes, des ragoûts, des légumes sautés, des crudités, des petits pains fourrés cuits à la vapeur, etc. Je ne suis jamais passé à table avec moins de quatre plats différents eux-mêmes composés de différente saveur. On ne trouvera pas ici un beau steak avec des pommes sautées en accompagnement, mais plutôt un ragoût de pomme de terre de haricots verts et des côtes de porc, à côté duquel se trouveront un poisson bouilli d’un seul tenant, des assortiments de saucisses et d’oeufs, etc. Le salé, le doux, l’amer, tout est sur la table et il n’y a plus qu’à piocher. N’imaginez pas non plus le bol de riz comme un standard de riz long brisé cuit à l’étuvée. Lui même peut se présenter de différente façon, seul ou mélange avec des haricots ou des jujubes, collant ou gruau… Il peut aussi laisser sa place à un bol de nouille, à un bouillon ou, dans certains cas, à un lait de soja chaud.
Il n’y a pas de dessert ici comme on l’entend en France. Une fois le repas terminé, on range et c’est fini. Par contre, si jamais on est confronté à une petite faim dans la journée, les en-cas sont légion. Le stock de la maison est lui aussi sans commune mesure et il me faudrait d’heures pour vous en faire la liste. Il y a des fruits : mandarine, pomme, jujube et d’autre chose dont je ne connais pas le nom en français dont cette sorte de toute petite pomme très acide… Des fruits secs comme les noix, les noisettes ou les pignons de pins, tous sautés avec différente sorte d’aromates comme les graines de tournesol ou de citrouille. Du poisson séché, de boeuf séché, des algues croquantes est aussi de la partie. On trouvera aussi quelques sortes de biscuits salés ou sucrés et quelques bonbons comme de nougats ou de petites dragées très croquantes. En ville, il suffira de parcourir quelques mètres d’une rue passante pour trouver des brochettes de fruits sucrés, des saucisses chaudes ou toute sorte de chose à se mettre sous la dent…
En substance, on n’arrête pas de manger pour trois fois rien. Pourtant, le sentiment de satiété est vite là, j’ai bien l’impression d’avoir moins faim qu’en France en ne mangeant pourtant pas si riche, sans compter que les Chinois prennent plaisir à sélectionner des aliments ayant des propriétés naturelles propices à la santé et à la longévité, disent-ils.