Je suis reparti à Fremantle avec un objectif particulier : visiter la prison de la ville. Mais je vais commencer avec un peu d’Histoire. La plus vieille mention européenne de la région de l’actuelle Australie-Occidentale date de 1619 dans le journal de bord du hollandais Frederick de Houtman. Le fleuve Swan River a été cartographié en 1801 par les Français à bord du Geographe qui l’ont décrit comme inapte à la colonisation. C’est finalement en 1829, un an après avoir été repéré par le capitaine James Stirling, que la première colonie anglaise prend place sur cette partie du continent australien. Une des raisons de cette installation pourrait être de contrer l’éventuelle installation du concurrent français alors que le Royaume-Uni est déjà bien installé à l’est depuis la fondation de la colonie en 1788.
L’installation de la colonie anglaise de la Swan River s’est faite en deux étapes : tout d’abord l’installation de Fremantle, le port de la colonie rapidement suivi de la fondation de Perth, 19 kilomètres au nord-est, le 12 juin 1929. Il est reconnu que l’Austalie est un pays de bagnards, pour le construire le Royaume-Uni y a envoyé un grand nombre de prisonniers qui, en l’échange de travaux de construction, voyaient leur peine réduite. L’idée était d’y envoyer des hommes ayant une famille et responsable d’un crime de faible importance comme le vol. Le royaume espérait que, une fois leur peine terminée, ces derniers feraient venir leur famille sur place et contribueraient ainsi à la colonisation du territoire. Ce ne fut vrai que pour un tiers des prisonniers jusqu’à ce que la découverte d’or fasse de l’Australie-Occidentale une destination privilégiée. On comprendra donc l’importance de l’implantation de cette prison, construite en 1850, qui compta jusqu’à 1000 bagnards ceux-ci ayant tout d’abord construit leur propre prison puis les infrastructures indispensables à la colonie.
Après une brève reconversion en prison militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, cette structure devint la seule prison de haute sécurité d’Australie-Occidentale jusqu’en 1991. À cet effet, les cellules furent agrandies en abattant systématiquement un mur entre chaque paire de cellules. Les bagnards ne passant que très peu de temps dans celle-ci puisque leur intérêt pour la Couronne n’était pas d’être emprisonné, mais surtout de travailler, la taille de la geôle n’était que 1,2m x 2m (tout juste la place de mettre un hamac, un tabouret, une petite tablette et un sceau de zinc pour les besoins naturels). Un bâtiment supplémentaire a été construit pour les femmes portant le nombre maximum de détenus à 700. Une chapelle a aussi été ajoutée au lieu de culte protestant notamment sous la pression de prisonniers irlandais. Même à la fin de son fonctionnement, en 1991 donc, les cellules n’étaient pas équipées de l’eau courante…
L’application de la sentence de mort par pendaison a été d’actualité jusqu’en 1984, la salle ci-dessus était le seul lieu légal d’exécution en Austalie-Occidentale. 43 hommes et 1 femme y ont été exécutés. Aujourd’hui, la prison de Fremantle est devenue un lieu touristique et a donc perdu sa fonction première dévolue à des installations plus récentes.
Comme toujours, je finirais avec une anecdote… Le plus vieux bâtiment encore debout en Austalie-Occidentale se trouve aussi à Freemantle, il date de 1830 et c’est une prison de 8 cellules.
6 réponses sur « J'ai été en prison. »
salut
Bon l’essentiel c’est que t’y reste pas (en prison!!)
Quels couillons ces Français qui n’ont pas pris la colonie.
Bisous
D’accord avec papa !
On serait peut-être des français:australiens !
Bisous et continue ta visite avec nous
Pour être Français et Australien il suffit d’obtenir un PR (Visa de résidence permanente) !
ah la la ! ces français qui ont jugé la région trop inhospitalière … quel dommage.
C’est pas grave, on a déjà la Martinique !
[…] du Géographe de l’Expeditions Baudouin (1800-18002). J’en ai parlé dans mon précédent billet, pour le féliciter de la toute première carte de la Swan River. Bienvenue à Heirisson […]